Toujours dans le thème très riche de la mythologie et des dragons, nous allons aujourd’hui nous pencher sur deux légendes germano-scandinaves autour de célèbres héros : Boewulf et Sigurd. Si vous souhaitez en savoir d’avantage sur l’origine, les mythes et légendes autour des dragons, vous pouvez retrouver notre article complet ici.
La légende de Sigurd, du dragon Fafnir et de son trésor
Dans le monde des hommes, on retrouve des héros célèbres connus comme étant des tueurs de dragons. On peut citer Sigurd et Beowulf. En effet, on retrouve mention de ces héros dans les poèmes et saga (au XIIIe siècle : l’Edda poétique et la Völsunga saga. Dans le poème allemand la Chanson des Nibelungen, Sigurd est nommé Sigfried.
Le dragon affronté par Sigurd est nommé Fafnir. Il s’agissait à l’origine d’un nain vivant avec Hreidmar (son père) et ses frères Otter et Regin. Un jour Otter partie pêcher, transformé en loutre, et fut tué par mégarde par Loki. Hreidmar demanda réparation pour le meurtre de son fils en exigeant une forte somme d’or.
Une histoire de famille : Or, honneur et vengeance
Pour trouver l’or à donner à Hreidmar, Loki piégea un autre nain, Andvari pour lui dérober son or. Ce dernier mécontent lança une malédiction à quiconque possèderait ses richesses volées.
Une fois l’or remis à Hreidmar, celui-ci voulant garder tout le trésor pour lui seul fut tué par Fafnir, son fils avide. Le dernier frère Regin avait quant à lui eu l’intelligence de fuir avant que sa famille ne s’entretue.
Fafnir « partit pour la steppe de Gnitaheid, s’y fit une tanière, prit l’apparence d’un dragon et garda l’or » (Edda en prose, Snorri Sturluson) grâce au « heaume de la terreur » qui permet de se transformer selon ses souhaits.
Toutefois, le dernier frère Regin n’avait pas renoncé à vouloir posséder le trésor familial. Il guide alors Sigurd vers la tanière de Fafnir. Le héros possède l’épée Gram que l’on dit capable de couper une enclume comme s’il s’agissait d’un morceau de tissu. Après avoir creusé un trou entre le repaire de Fafnir et un ruisseau, Sigurd s’y cacha et planta son épée dans le corps de Fafnir le dragon jusqu’au manche lorsque celui-ci passa au-dessus de lui.
La malédiction du trésor volé
La malédiction se poursuit lorsque Regin vint pour boire le sang et manger le cœur de son frère Fafnir désormais mort. Sigurd obéit à Regin et lorsqu’il commença à cuir le cœur du dragon, se brula, se lécha le doigt pour atténuer la douleur… et découvrit qu’il pouvait désormais comprendre la langue des oiseaux. Il apprit ainsi que Regin comptait le trahir et le devança en lui coupant la tête.
Sigurd mangea alors lui-même une partie du cœur de Fafnir et offrit l’autre à sa femme Gudrun qui en « devint plus sage, mais également plus cruelle ».
Dans la version germanique de cette histoire, la Chanson des Nibelungen, le sang de Fafnir permet de rendre la peau de celui qui le boit aussi dure qu’une corne. Rêvant de ne plus pouvoir être blessé par aucune arme, Siegfried se baigne dans le sang du reptile mais ne s’aperçoit pas qu’une « feuille de tilleul de grande dimension tombe sur son dos ». A l’image du talon d’Achille, Siegfried possède donc un unique point vulnérable.
Beowulf et le sacrifice d’un roi
L’autre célèbre tueur de dragon est tiré de la saga épique anglo-saxonne du VIIIe siècle Boewulf. Découvrons ensemble sa légende !
Le trésor volé du dragon
« Le dragon, qui cherche les tombeaux et qui vole la nuit entourée de feu, vit le trésor ouvert ; il vint habiter le souterrain et y prit possession de l’or des païens ; il n’en eut du reste aucun avantage. »
Le dragon a découvert un trésor dans le tombeau d’un roi goth du sud de la Suède. Il y installe alors sa tanière et garde celui-ci pendant près de 300 ans. Un jour, par accident, un esclave découvert le repaire du dragon et profite que celui-ci soit endormi pour dérober une coupe d’une grande valeur. A son réveil, le dragon s’apercevant du larcin décide de se venger.
« Le dragon commença à vomir la flamme et à brûler les habitations du peuple ; la flemme s’éleva menaçante sur les hommes : le dragon ne voulait rien épargner. »
Le courage de Beowulf
Le seul ayant le courage d’affronter la bête fut Beowulf, le chef des Goths connu pour avoir vaincu des monstres en terres danoises 50 ans plus tôt. Aidé de son vassal Wiglaf, le vieux Beowulf est allé chercher le dragon directement dans sa tanière où aucun de ses coups d’épée n’arrivait même à égratigner la créature. Les flammes du dragon finirent par détruire les boucliers de Beowulf et Wiglaf. Sautant au coup du Jarl, le dragon s’exposa et Wiglaf parvint à l’atteindre. Beowulf, blessé, usa de ses dernières forces pour couper le monstre en deux. Enfin, Il meurt en digne souverain, avec la gloire du sacrifice pour protéger son peuple.
Et vous, laquelle de ces histoires préférez-vous ? Connaissez-vous d’autres légendes de tueurs de dragons ?
Sources et lectures sur le sujet :
- Beowulf aux éditions lettres gothiques (version originale en vieil anglo-saxon avec sa traduction en français).
- Mythologie Nordique, de Neil Gaiman
- La légende de Beowulf illustrée à faire découvrir aux enfant (accessible dès 7/8 ans, parfois étudié en classe !)
- La legende de Sigurd et la legende de Beowulf de la collection « Quelle Histoire », adaptée aux enfants dès 5/6 ans.
